Françoise Héritier, née en 1933, est une grande ethnologue et anthropologue française, elle fut la deuxième femme professeur au Collège de France après Jacqueline de Romilly.
Elle y a inauguré sa chaire d’Étude comparée des sociétés africaines en 1983. Après des études d’histoire et de géographie puis d’ethnologie à la Sorbonne et au Musée de l’Homme, c’est à la suite du séminaire de Claude Lévi-Strauss à l’École pratique des hautes études, qu’elle décide de partir sur le terrain pendant l’année 1958 en Afrique Occidentale. Devenue ethnologue africaniste, elle accomplit pour plusieurs années de missions, notamment en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) chez les Samo. Françoise Héritier entre au CNRS en 1967 et reçoit en 1978 la médaille d’argent du CNRS pour ses travaux sur le fonctionnement des systèmes semi-complexes de parenté et d’alliance. En 1980 elle devient directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Son champ de recherche sociale porte notamment sur la domination masculine, les systèmes de parenté et la prohibition de l’inceste. En effet, elle n’a cessé au cours de son parcours de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin.
« Il faut anéantir l’idée d’un désir masculin irrépressible »
Son fameux livre « Le Sel de la Vie » est un succès international : elle y célèbre en tout simplement les petites choses de la vie, les douceurs qu’elle propose et ainsi tout ce qui fait que la vie vaut d’être vécue, mais aussi l’importance de prendre du temps et de savourer tout cela.
Occupés à jongler avec tant de responsabilités dans nos vies surdimensionnées, nous manquons souvent les expériences précieuses qui sont la joie pure et l’expérience réelle de l’humanité comme les rires sauvages, appels téléphoniques avec des proches, café au soleil, soirées d’automne, courir sous la pluie chaude, longues conversations au crépuscule, cuisiner et savourer un bon repas, regarder un artisan au travail, se réunir avec des amis, etc… Dans ce livre enchanteur, une lettre, un poème en prose même, un guide d’entraide charmant et spirituel finalement, l’anthropologue Françoise Héritier énumère avec une spécificité réconfortante et déchirante tout ce que nous oublions si facilement si nous ne nous occupons pas de la légèreté et de la grâce de nos propres vies.
Rempli d’une perspicacité profonde et d’une sagesse terre-à-terre, ce livre est le cadeau parfait à partager avec tous ceux que vous aimez.
Françoise Héritier est morte le 15 novembre 2017.
– Rini